Tester, observer, ajuster

Stephanie Booth
3 min readJan 30, 2022

--

Je me rends compte (ce n’est pas une grande découverte, je vous l’accorde) que beaucoup de situations peuvent être abordées en commençant par essayer quelque chose, en regardant le résultat, puis en ajustant l’essai suivant en fonction du résultat obtenu.

C’est une approche itérative. C’est aussi une approche “scientifique” dans le sens où on a une hypothèse (“faire xyz va peut-être résoudre le problème ou avoir tel ou tel effet”), on la teste, on regarde le résultat, et on en tire une conclusion.

Un exemple présent dans mon quotidien c’est celui des méthodes de dosage de l’insuline que l’on utilise dans le groupe Diabète Félin: on donne une certaine dose d’insuline au chat (“tester”), on mesure la glycémie sur quelques jours pour voir quel est l’effet de cette dose d’insuline pour ce chat (“observer”), puis on augmente ou diminue la dose (“ajuster”) en fonction du résultat.

Si vous y réfléchissez, dans le milieu médical on fait beaucoup ça: on donne un médicament, on regarde si ça va, on ajuste en conséquence.

Donc effectivement, cette méthode n’est pas une grande découverte. On l’utilise aussi sans y penser au quotidien, de façon instinctive: combien de temps je dois mettre mon assiette au micro-ondes pour la réchauffer; combien je dois manger ou ne pas manger pour perdre ou maintenir mon poids; combien de temps je dois prévoir le matin pour me préparer à partir au travail; jusqu’où je peux m’approcher des vagues sans me mouiller les pieds. Vous avez d’autres exemples?

Le point commun de ces situations, c’est qu’il est difficile de deviner à l’avance, sans expérience, combien faire ou donner. Combien de temps, combien d’insuline, combien de nourriture. On va donc acquérir de l’expérience en essayant quelque chose, même si on n’a aucune idée si ce “quelque chose” est juste ou pas. On va justement l’essayer pour le découvrir.

Un exemple d’application courant, c’est pour découvrir combien de temps prennent réellement les choses. Le fait de noter notre estimation préalable, et de la confronter après avec la réalité, ça nous permet de faire ensuite des estimations plus justes. Par exemple, je sais maintenant que “faire les courses” pour la semaine, ça me prend deux heures, entre le départ de la maison et la fin du rangement des courses. Je le sais parce que j’ai d’abord essayé de le faire en une heure, et j’ai vu que ça n’était pas possible.

Mais cette approche n’a pas besoin de se limiter aux questions de quantité. Souvent, quand on ne sait pas ce qu’il faut faire, ou quoi choisir, on reste bloqué. On ne fait rien, on ne choisit pas. Alors qu’en fait, en essayant déjà quelque chose et en regardant ce qui se passe, on avance. Je me souviendrai toujours de ce qu’avait dit un des co-fondateurs de la plateforme Blogger au début des années 2000, concernant les difficultés qu’avaient traversées l’entreprise: “ne pas décider est en fait une décision”. Ils étaient coincés, ne savaient pas quoi décider, et donc n’avaient rien décidé, ce qui avait précipité la dégradation de la situation. Avec le recul, n’importe quelle décision aurait été meilleure que cette “non-décision”.

Tester, observer, ajuster: une méthode à garder en tête pour les situations où on ne sait pas “combien”, et aussi les situations dans lesquelles on est bloqués. Souvent il est mieux de simplement “essayer quelque chose”, et regarder ce que ça donne.

Si vous avez des expériences ou réflexions à partager sur ce thème, on se réjouit de les entendre!

La photo? pas de rapport, juste une photo sympa du lac hivernal que j’ai prise l’autre jour!

Originally published at Climb to the Stars.

--

--

Stephanie Booth
Stephanie Booth

Written by Stephanie Booth

Anglo-Swiss. Digital communications and strategy. Lausanne. Feline Diabetes. Other random stuff.

Responses (1)