Pas envie
Tout à l’heure, je voulais écrire. Un truc précis. J’ai fait un détour par autre chose, et l’envie a filé se cacher sous un meuble.
J’ai un drôle de rapport à l’envie. L’envie de faire, donc. C’est compliqué, j’hésite à essayer d’expliquer.
Quand une envie passe j’ai tendance à vouloir me jeter dessus pour en faire quelque chose avant qu’elle s’en aille. Souvent, je n’ai pas d’envie. Envie de rien.
Et faire quand je n’ai pas envie, c’est au coeur de ma lutte. J’ai bien compris que dans la vie, il faut souvent faire même si on n’a pas envie. Ses impôts, aller au travail parfois, mais aussi des choses aussi bêtes que la vaisselle ou se faire à manger.
Je me raisonne, mais ça demande souvent une énergie folle. La contrainte en trainant des pieds ou même en allant à reculons. Alors je me dis, et si on travaillait sur l’envie? La créer, l’alimenter? Ce n’est pas une mince affaire non plus.
J’en entends déjà: “tu te prends trop la tête” ou de l’autre côté “non mais t’as raison de pas faire si tu as pas envie”. Les deux sont vrais sous un certain angle mais ne font rien bouger.
Hier, j’écoutais “Creatures of Habit”, un épisode de l’excellent podcast Hidden Brain. Pourquoi fait-on ce qu’on fait? On tend à surestimer l’importance de notre volonté, alors qu’une grande partie de nos actions sont déterminées par nos habitudes. Les habitudes, ça peut se contrôler, en partie, si on comprend comment elles s’établissent et s’éteignent.
Peut-être que je suis prise dans ce piège, à penser que “vouloir” (“avoir envie”?) est la clé de l’action et par conséquent du sens de la vie. Parce qu’évidemment derrière toute cette histoire d’envie/pas envie il y a celle du sens. Je n’arrive pas à y échapper, ni à y répondre de façon satisfaisante.
Faire ce qu’on a envie, c’est une solution facile, au fond. Mais peut-être que faire ce qu’on doit, regarder plutôt par la lorgnette de la responsabilité — aux autres, au monde, mais avant tout à soi-même — est plus satisfaisant, et au final, serein. Et peut-être que dans cette quête de sens il faut inclure la notion de bien-être (au sens éthologique plus que “développement personnel”).
Une autre notion qui est venue compléter ma boîte à outils il y a quelque mois, c’est celle de courage: le courage de faire les choses qui ne sont pas faciles. Peut-être, pour moi, simplement le courage de faire ce qui est bien pour moi, envie ou pas. A force, je me connais quand même assez bien, et je sais un peu ce qui marche et surtout ce qui marche pas.
Alors nous y sommes: je vais avoir le courage de ne pas attendre l’envie et de faire ce qui est de ma responsabilité pour assurer mon bien-être.
Pour le sens, il faudra peut-être repasser.
Originally published at Climb to the Stars.